Pour une société civile plus impliquée
L’Observatoire citoyen de l’action des pouvoirs publics haïtiens (OCAPH) lance, ce lundi 17 novembre 2014, à l’hôtel Le Plaza, son Programme de monitoring de l’action des pouvoirs publics (PROMAPP). Cette institution, à travers ce programme, se veut une plateforme où se rencontrent les différents acteurs de la société. Les responsables de cette branche de la société civile entendent créer des conditions pour un vrai dialogue entre les citoyens et les pouvoirs publics, entre les pouvoirs publics et les partis politiques… L’objectif poursuivi est d’impliquer les citoyens de toutes les couches sociales à participer dans les décisions qui engagent la nation.
Christine Stephenson – conseillère d’OCAPH,
Ce programme, si l’on en croit les propos de la conseillère d’OCAPH, Christine Stephenson, vise à établir un dialogue constructif et permanent en vue de consolider et de promouvoir la bonne gouvernance et, à terme, de contribuer à trouver des solutions viables pour sortir le pays de l’impasse dans laquelle il se trouve depuis son indépendance.
Divers moyens seront utilisés afin d’avoir les résultats escomptés. Au cours des trois prochaines années, des conférences-débats seront organisés un peu partout à travers le pays. Aussi cette institution se donne-t-elle pour tâche d’utiliser les médias afin d’atteindre le plus grand nombre de citoyens possible. Selon le coordonnateur national de cette entité de la société civile, Vernon Jean, ce programme constitue une nouvelle étape dans les activités d’OCAPH. Les citoyens, dit-il, doivent être imbus de leur rôle, maîtriser la réalité et détenir les vraies données.
Au cours de cette conférence de presse, le coordonnateur n’a pas cessé de mentionner que le développement du pays est indubitablement lié à l’engagement de tous les Haïtiens. Et, ajoute-t-il, c’est l’efficacité du gouvernement qui contribue à la bonne gouvernance. M. Jean pense que le travail entrepris par cet organisme revêt une importance capitale dans la mesure où il contribue à une maîtrise des dossiers ayant rapport aux affaires de l’Etat. Ainsi, les citoyens seront à même de questionner, de critiquer les décisions et les orientations des pouvoirs. Ce qui provoquera, à coup sûr, des débats tant au niveau institutionnel qu’au niveau des responsables.
Vemon Jean, coordinateur de l’OPACH
Les responsables veulent, selon ce qu’ils font savoir, arriver à un carrefour où l’administration publique se trouvera dans l’obligation d’adopter le concept de « Service au citoyen ». Il s’agira d’un virage spectaculaire. Ce dernier se manifesterait par une offre de services publics adéquate et l’accès à une information de qualité et en quantité suffisante pour permettre aux citoyens de se forger des opinions avisées sur les grands enjeux nationaux.
La défaillance des différents pouvoirs publics a été mise à découvert. Ces derniers, comprend-on, ne travaillent pas tous pour le bien-être de la population. Ils n’ont qu’un très maigre bilan. En témoigne le pouvoir législatif qui n’a pas joué son rôle de contrôle de l’exécutif et qui n’a voté que quatre des trente-trois projets de loi déposés au Parlement au cours du dernier exercice. Les tenants de cette entité réclament la transparence à tous les niveaux dans le secteur public. « La réddition des comptes est l’un des paramètres à prendre en compte si l’on veut vraiment mettre le cap sur la bonne gouvernance tant prônée par les administrations qui se sont succédé », a déclaré Vernon Jean. Toutefois, conclut-il, seule une implication effective des citoyens est susceptible de presser les autorités à emprunter cette voie.
Source: http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/138232/Pour-une-societe-civile-plus-impliquee